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Le travail des enfants, c'est quoi?

Introduction: les enfants travailleurs ou le travail des enfants

Définition des concepts de travail et d'enfant

Pour définir la notion de "travail des enfants", ils nous faut savoir ce que recouvrent les termes "travail" et "enfants", puisque chaque culture peut en avoir une vision propre.

Au sens commun, dans le cadre d'une économie développée, le terme "travail" recouvre toute activité rémunérée dans un cadre légal, mais en Bolivie et dans beaucoup de pays en voie de développement, la majeure partie de l'économie est familiale et informelle, cachée, elle est difficilement régulable.
Le garçon de 9 ans qui aide ainsi sa grand-mère dans le restaurant familial, la fillette de 15 ans qui reste l'après midi seule avec ses 5 frères et sœurs, la jeune fille de 17 ans qui aide sa mère à confectionner des tissus pour êtres vendus sur le marché sont ils des travailleurs ou pas ? La fillette qui cuisine le repas familial, tant en Belgique qu'en Bolivie "travaille t-elle", ou "aide t-elle" ses parents ? Une des confusion les plus fréquentes est celle qui existe entre "travail" et "aide". Où commence l'aide familiale et s'arrête t'elle ? Quand peut on commencer à parler de travail ? Voilà une notion qui parait simple à définir, et qui pourtant est une construction sociale, et donc sujette à de larges variations sociale et culturelles, au même titre que la notion d'"enfant", ou d'"éducation". Un aspect à prendre en considération quand on parle de travail en Bolivie, tient dans la culture andine, qui voue un profond respect au travail, qui est comme la vie, à travers du quel tous se forment pour devenir meilleurs. Nous reviendrons sur cet aspect culturel très important en Bolivie. On distingue différents niveaux dans le travail des enfants, de la forme dite "normale" à la pire, qui met en danger le développement, la santé physique ou mentale, ou encore la moralité de l'enfant.

Par "enfant", nous entendons un être humain d'un certain age… Mais là également, les visions diffèrent et on se rend vite compte que "enfant" est également une construction sociale sans réalité propre sous-jacente. La législation internationale, à travers la "Convention des Droits de l'Enfant" le définit comme "tout être humain âgé de moins de dix-huit ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt en fonction de la législation qui lui est applicable". En Belgique c'est 18 ans, en Bolivie aussi, en Autriche 19 et en Iran 15… En ce qui concerne les limites d'âge pour travailler, les mêmes différences culturelles apparaissent. Ainsi, l'OIT fixe l'âge minimum pour travailler à 15 ans (ou 14 pour les pays moins développés), l'UNICEF à 12. En Bolivie, la loi générale sur le travail ne permet pas le travail des moins de 14 ans, alors que le nouveau code "enfants et adolescent" plante la limite d'age pour travailler à 12 ans (enfants jusque 12 ans, ado jusque 18)! Bref, la notion est encore loin de faire l'unanimité, même dans un seul pays...

Après avoir approché la définition des 2 termes, comment définir le "travail des enfants" ? Toujours selon la Convention concernant l'âge minimum d'admission à l'emploi (Convention C138 : Genève, 1973), les pays doivent fixer un âge minimum qui ne pourra pas être inférieur à 15 ans, ni à l'âge de la fin de la scolarité obligatoire, sauf pour les pays en voie de développement qui pourront la fixer à 14 ans. Pour certains travaux légers, la limite peut être fixée à 13 ans (12 pour les pays en voie de développement) à condition que leur santé ne soit pas en danger et que leur scolarité ne soit pas empêchée. La notion de "travaux légers" reste éminemment floue… il faut donc bien avouer que la notion, là encore, ne fait pas l'unanimité, sauf dans le cas des pires formes de travail des enfants.

Il faut également dissocier des réalités qui, même si elles peuvent paraître proches, sont pourtant radicalement différentes. On confond souvent "enfant travailleur" et "enfant des rues". Ces deux réalités sont deux mondes qui n'ont en commun "que" les enfants et le travail, mais leur articulation est différente. Un enfant qui travaille les samedis et dimanches avec sa mère, sa tante ou son père n'a pas grand chose à voir avec les enfants qui vivent dans la rue. Et même si parfois les travaux effectues sont semblables, les deux mondes pouvant se croiser, ils n'en sont pas moins deux mondes à part, chacun avec ses caractéristiques.

Quelques chiffres

Selon le rapport du BIT de 2001, un enfant sur six entre 5 et 17 ans (246 millions) est astreint au travail. Plus préoccupant, un sur huit (179 millions) est encore assujetti aux pires formes de travail, à savoir celles qui mettent en danger sa santé physique ou mentale ou sa moralité. Par ailleurs, six enfants sur mille (8,4 millions) sont assujettis à des travaux relevant d'activités intrinsèquement condamnables: esclavage, traite, servitude pour dettes et autres formes de travail forcé comme le recrutement forcé en vue de la participation à des conflits armés, la prostitution, la pornographie et autres activités illicites. La carte suivante vous montre la répartition des enfants travailleurs dans le monde... du Sud. C'est oublier un peu vite que près de 5 milions d'enfants travaillent aux Etats Unis, et 300.000 en Italie et au Portugal, 130.000 en France, 200.000 en Espagne et 65.000 en Grèce, 2 milions en Grande Bretagne (36% des enfants travailleraient avant 7h du matin ou après 19h selon l'OIT)... Si les deux problématiques ont des points communs, surtout dans les pays du sud de l'Europe, elles n'en sont pas moins différentes.

Sources

• OIT (Organisation Internationale du Travail)
• Le droits des enfants
• Banque Mondiale
• Institut National de Statistique de Bolivie
• Audiovisuales Educativos, une ONG qui travaille avec les NATS (enfants travailleurs)