Ernesto Guevara dit le Che, Bolivie, dernière étape de la Révolution

Pour construire son « école révolutionnaire », il choisit la Cordillère des Andes, et, la Bolivie du dictateur Barrientos, au centre du continent Sud-Américain, est censée devenir l'épicentre du foyer insurrectionnel qui dévorera le continent tout entier. A la poursuite du rêve d'unification politique de l'Amérique du Sud de Simon Bolivar, il s'installe anonymement dans le Sud Ouest du Pays, à Nancahuazu , avec à peine 50 hommes dont 16 cubains, fidèles parmi les fidèles, et établit sa base pour former les guérilleros qui auront pour mission d'essaimer la révolution partout en Amérique Latine. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le parti communiste bolivien, sur ordre de Moscou qui refuse de perturber la « cohabitation pacifique des deux grands » ne lui vient pas en aide, mais effectue un travail de sape pour empêcher les candidats éventuels de le rejoindre. Le Che se voit obligé de recruter rapidement et tout azimut, et les premières désertions et traîtres se déclarent, le plan ne fonctionne pas comme prévu, et l'école de la révolution ne verra jamais le jour. Une récompense colossale de 50.000 pesos boliviens est offerte à qui livrera, mort ou vif, le Che. Ses heures sont comptées.

Régis Debray, un jeune professeur de philosophie et journaliste engagé, veut quitter le groupe, mais sera fait prisonnier avec son guide argentin, Ciro Bustos. C'est l'étincelle qui amènera à la perte des révolutionnaires. Bustos craque quand on le menace de s'en prendre à sa famille et dessine les portraits robots des guérilleros. Désormais découverts, le Che et ses hommes font face à 5000 soldats qui les traquent. Le 31 septembre 1967, le final se rapproche et sept hommes du Che sont tués. A ceux qui restent, il offre la possibilité de partir, car il sait que l'issue ne peut être que fatale. Un seul choisit de s'en aller.

Le 8 octobre, les révolutionnaires sont encerclés par l'armée bolivienne dans la gorge du Churo et le Che est touché à la jambe puis capturé. Il est évacué jusqu'au petit village de La Higuera où, avant qu'on l'enferme pour la nuit dans l'école, il dira à son gardien: "C'est la dernière fois que je vois le soleil se coucher". La décision de le supprimer a été prise il y a bien longtemps, à Washington. L'ordre officiel arrive à La Higuera le 9 octobre au matin avec Félix Rodriguez (de son vrai nom Gustavo Villoldo), un agent de la C.I.A.. Il se fait photographier au côté d'un être au regard sombre, hirsute, en haillons. C'est la dernière photo du Che vivant.

		Avant de le faire exécuter, Rodriguez demande au Che s'il a un message à transmettre, le Che lui dira :"Dis à Fidel qu'il verra bientôt une Révolution triomphante en Amérique Latine, et dis à ma femme qu'elle se remarie et qu'elle tente d'être heureuse". L'agent de la C.I.A. donne l'ordre et le Che s'écroule sous une rafale de mitraillettes. Il avait trente-neuf ans.

Son corps est expédié à l'hopital de Vallegrande où il est nettoyé puis exhibé aux photographes du monde entier venu immortaliser la mort du héro. Afin de l'identifier formellement, on coupe ses mains puis les militaires boliviens tentent de brûler les restes du corps avant de les enterrer dans un endroit tenu secret. Découverts près de Vallegrande en 1997, ses restes sont évacués vers Cuba où ils reposent dans un mausolée construit pour l'occasion à Santa Clara.

Membres de la guerillera du Che

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